08.05.2025-31.07.2025
De Jonckheere
Tableaux de Maîtres
THEATRUM MUNDI
Questions de morale dans la peinture flamande des XVIe et XVIIe s.
Conditionnée par la perspective de l’au-delà, la peinture flamande des XVIe et XVIIe siècles est truffée de préceptes et symboles du divin. Le passage des siècles a rendu ces symboles, alors bien compris, opaques à nos lectures actuelles. Cette perte de compréhension s’applique plus encore aux scènes de genre et aux natures mortes, qui ne dénoncent pas moins les plaisirs et l’oisiveté au détriment du labeur et des bonnes mœurs.
Puisque la vie est aussi vaine qu’une comédie, éphémère et périssable, une simple épreuve avant le Salut, le dessein de celle-ci ne peut être que moral et vertueux. Mais, si le monde est une scène, il est donc le lieu d’expérimentations, desquelles chacun peut tirer des leçons. Le peintre, auteur et créateur, affuble ses personnages de rôles tantôt bons, tantôt mauvais ; pour le spectateur, il ne s’agit que de trouver la juste mesure.
Des artistes comme Pieter Brueghel le Jeune faisaient preuve de pédagogie, d’humour, voire d’indulgence pour traiter de la bonne conduite dans leurs œuvres. Pour d’autres, à l’instar de Pieter Huys, peindre la morale était aussi l’occasion de dévoiler sans artifice toutes les déviances de l’âme, jusque dans ses plus sombres fantasmes.
Gardienne de la pensée ou prétexte à l’image, la morale est constituante de la production des peintres flamands. Cette exposition illustre ses différentes lectures au travers des œuvres des maîtres des Pays-Bas méridionaux.
Image
David TENIERS LE JEUNE (Anvers 1610-Bruxelles 1690)
Paysage avec marchand de mort-aux-rats, c.1660
Toile 32,8 x 24,8 cm