11.06.2025-12.19.2025
FIGURER LA GRÂCE
dans la peinture flamande des XVIe et XVIIe s.
Le terme de grâce est abondamment utilisé par les spécialistes de la peinture depuis le XVIe siècle. Il désigne pourtant une qualité indicible : un équilibre délicat qui procure au spectateur un contentement doux, sans tension ni rupture. Au travers de cette exposition d’automne, nous souhaitons observer les moyens plastiques mis en place par les maîtres flamands des XVIe et XVIIe siècles pour approcher cette qualité. Existe-t-il un modèle de la grâce ?
La sélection propose deux pistes de réflexion. La grâce serait d’abord une qualité transmise par la couleur. Elle s’atteint par l’équilibre exact des nuances, sans marquage des contours ni contrastes trop forts. Elle est le résultat de la sensibilité à la nature, comme sur les subtils détails des natures mortes.
D’autre part, la grâce est associée à des qualités jugées féminines. Puisqu’elle ne vise pas à convaincre mais à délecter, elle est cette beauté, une présence retenue, modeste mais plaisante que l’on oppose à la force et à l’action parfois violente des hommes. Elle aurait alors à voir avec les états d’âme, une notion à connotation religieuse. La grâce peut être cette lumière qui vient de l’intérieur, dont elle matérialise l’harmonie avec l’extérieur.
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Maître de 1518, La Sainte Famille avec sainte Catherine et sainte Ursule, panneau, 55 x 37 cm (détail)