23.02.2018-28.04.2018

Gowen
Art contemporain

Claude Cortinovis

Gowen Contemporary est heureuse de présenter, pour la première fois dans son espace, le travail de l’artiste suisse Claude Cortinovis.
L’exposition rassemble une sélection de photographies et oeuvres sur papier des 15 dernières années de l’artiste, qui témoignent de ses rituels, de sa relation au temps et au réel, de son questionnement sur l’image et l’écriture.

Ses sujets partent d’images photographiques représentant des portraits essentiellement féminins, des paysages ou des autoportraits. Les images sont dilatées et voilées par la couleur ou par le texte, elles se laissent deviner et se préciser avec la distance nécessaire à leur lecture. De près, la trame pixellisée fait face et trouble, de loin elle laisse place au corps et apaise.

La distance d’observation est essentielle dans l’oeuvre de Claude Cortinovis tout comme l’est la capture du temps, du temps long. Le temps mesuré et posé est pour lui synonyme de patience. Ce travail dans la durée, scientifiquement ordonné, s’accompagne de saveurs d’instants qu’il va chercher dans le raffinement du détail de l’image, méticuleusement parcellisée.

L’artiste quadrille manuellement son papier de milliers de petits carrés remplis rigoureusement de différentes couleurs, en se servant de tampons enduits d’encre. Les gestes se répètent et le travail suit des schémas mathématiques que l’artiste définit préalablement. Les détails s’inscrivent comme une trace d’un temps irréversible et offrent à l’artiste un espace de refuge très ordonné et précis. Cette répétition méticuleuse qu’il s’impose, une discipline constante, lui permet ainsi de transcender dans l’intemporalité la réalité douloureuse d’une situation vécue.

Dans la récente série Nameless (2013-2017), Claude Cortinovis représente de nouvelles compositions de portraits féminins anonymes, de face. Ces portraits de femmes trouvés par hasard au pied des photomatons offrent des visages morcelés par des manques, comme les marques du temps qui effacent leur identité. La dégradation fragilise l’image et la rend éphémère. Plus le signe disparaît, plus il est en harmonie avec le désir de faire appel à la résurrection de l’absence.