12.12.2024-15.02.2025

Gowen
Art contemporain

Etere
Giuliano Macca

GOWEN a le plaisir de présenter une exposition personnelle de l’artiste italien Giuliano Macca (né en 1988, en Sicile). À la suite de sa première exposition solo avec la galerie lors d’artgenève 2024, l’exposition dévoile un tout nouveau corpus d’oeuvres créées par l’artiste au cours d’une récente période à Modica, en Sicile. Initialement conçues dans l’atelier de l’artiste à Amsterdam, les nouvelles oeuvres ont été réalisées sur l’île méditerranéenne.
De retour dans son pays natal, travaillant dans une ancienne chapelle au coeur de l'architecture baroque sicilienne, Macca se donne l'opportunité de renouer avec ses origines culturelles. Il s’immerge à nouveau dans le territoire qui a nourri son expérimentation artistique, un lieu où les éléments fondamentaux de sa pratique sont réexaminés et redéfinis.

Etere emprunte à la langue italienne son sens d’« Ether », en référence à Aether, le dieu de la lumière et divinité primordiale née d’Érèbe et de Nyx, personnifications grecques des ténèbres et de la nuit. Aether, associé aux notions d’« embraser », de « flamme » ou encore de « brûler » et de « briller », incarne ainsi la lumière la plus pure et la plus immaculée de l’univers.

Les récits mythologiques que Macca développe régulièrement dans son processus artistique s’étendent tout au long de son oeuvre. En explorant les mythes anciens de la création, Macca élucide que « le véritable mystère de l’Ether réside dans la façon dont il a donné naissance à l’oeuf orphique, au «temps» et à la «nécessité» qui s’entrelacent, se sacrifiant presque et générant les quatre éléments ».

Dans la tradition orphique grecque antique, c’est de cet oeuf cosmique de Chronos (Temps) et Ananke (Nécessité) qu’éclôt la divinité hermaphrodite primordiale Phanes/Protogonos, créant à son tour les autres dieux. Métaphore de la potentialité, l’OEuf, souvent représenté avec un serpent enroulé autour, symbolise la pré-création contenue dans le chaos, prêt à se manifester en cosmos.
Cette dualité instaure un conflit récurrent dans la mythologie mondiale : le duel entre chaos et ordre, bien et mal, lumière et obscurité, amour et haine.

En établissant des parallèles avec ses circonstances personnelles, l’exposition met en lumière les conflits intérieurs de Macca, décrits par lui-même comme «un jeu éternel entre ces deux opposés, ténèbres et lumière, présents en chacun de nous ». Ce va-et-vient incessant se manifeste dans les récits et les compositions, souvent axés sur la nature, l’immortalité, la défaite et le regret. De plus, pour Macca, le cycle de naissance et de renaissance reflète également un processus complexe de conscience individuelle et collective, partie intégrante de la progression spirituelle et historique, et
du pouvoir d’une prise de conscience pour lutter contre la chute.

L'assiduité avec laquelle ses personnages sont dépeints témoigne de l'intention sincère de l'artiste de partager quelque chose d'extrêmement intime. Puisant son inspiration dans le passé pour créer une vision contemporaine d’un avenir nouveau, il façonne des corps, des visages et des regards qui se mêlent à des arrière-plans, souvent la mer, évoquant le feu, l’eau, la terre et l’air. Macca peint l'obscurité et la lumière qui les traversent, et qui le traversent lui-même.

Selon les mots de l'artiste : « j'ai toujours exprimé à travers ma peinture ce qui touche l'être humain : l'amour, les abandons, les joies et les espoirs, en les cristallisant dans un temps intemporel. »

La relation de Giuliano Macca avec l’art classique est à la fois originale et authentique, trouvant un écho auprès d'une jeune génération d’artistes internationaux qui utilisent la tradition pour inventer de nouveaux langages. L'appropriation des canons historiques de l’art reflète souvent des changements de pouvoir, de perspective et d’idéologie. Le travail imposant et sincère de Macca, en parfaite harmonie avec ses racines natales, s'impose comme une voix pertinente dans le panorama contemporain.

Une vingtaines d’oeuvres sont incluses dans cette présentation.

Image
Giuliano Macca, The dream of Zephyrus, 2024, huile sur toile, 79 x 126,5 cm